Les îles ouest des canaries, La Gomera, La Palma, El Hierro et Tenerife, bénéficient d’un climat plus humide. La rencontre de courants d’air chauds et froids à leur sommet sont à l’origine de précipitations en altitude bienfaitrices pour la végétation de l’île et responsables de ce curieux anneau de brume qui entoure chacune d’elles à mi-hauteur. Ce phénomène est particulièrement spectaculaire sur Tenerife car, vue des autres îles, le volcan ‘El Teide’ au centre de l’île (3718m), transperce cet anneau blanc de nuages et pointe vers le ciel son imposant sommet recouvert en hiver d’une calotte de neige.
De Gran Canaria, nous avons mis le cap sur La Gomera par une belle nuit calme puis sommes partis à la découverte de l’île à partir du port de San Sebastian. L’intérieur de Gran Canaria nous avait étonné mais La Gomera offre une variété encore plus grande de paysages : losrque l’on s’éloigne du bord de mer, on monte tout d’abord le long de profonds ravins rocailleux où propèrent palmiers et cactus et d’où l’on a des vues plongeantes sur l’océan; puis la route se borde de pins et de feuillus jusqu’à ce qu’elle pénètre dans des forêts denses et touffus de milles espèces de lauriers et eucalyptus : c’est le parc nacional de Garajonay qui abrite l’une des dernières laurisylves (forêts de lauriers). A cette altitude, certains sous-bois sont recouverts de fougères et les arbres tapissés de mousses et lichens; en redescendant vers la mer on traverse également des vallées plus humides qui étagent sur leur terrasses leurs cultures tropicales et leurs maisons blanches. Bref, on en a eu plein les yeux et cette journée de découverte s’est en plus terminé en beauté dans un Parador, devant le spectacle des lumières lointaines de Tenerife, pour fêter l’anniversaire de la première matelote de Lazy Jack!
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La météo étant très clémente, le trajet La Gomera vers Tenerife a été calme aussi, principalement au moteur ; on devait voir des dauphins et des baleines d’après le guide mais malgré les incantations de Marilyne et Thibaut aucun animal aquatique n’a pointé le bout de son nez et Thibaut s’est rabattu sur une étude approfondie du matériel de pêche du capitaine. De nombreuses configurations ont été testées : plumeau de couleur, appât plongeant, lignes plombées ou pas, mitraillette de petits appâts, poulpe de couleurs et tailles variées mais malheureusement, excepté une sardine fluo qui a été arrachée de la ligne à cause d’une accélération brutale de Lazy Jack, aucune prise ne peut être inscrite au tableau de chasse de cette journée malgré les tentatives multiples de Thibaut. Le lendemain après un mouillage le long des pistes de l’aéroport Sud de Ténérife, nous avons galéré un bon moment pour dégager notre chaîne qui s’était enroulée autour d’un rocher au fond de l’eau : plongée de Philippe pour guider les mouvements du bateau barré de main de maitre par Françoise et libérer Lazy Jack de ce piège perfide.
En arrivant à Santa Cruz de Ténérife, la principale marina au Nord Ouest de l’île, nous aurions bien décrété que Ténérife était la moins belle de toutes ces îles : Santa Cruz étend le long du bord de mer ses immeubles gris sans âme et une ‘promenade autoroute’ complètement insipide. En plus, un temps orageux et nuageux s’était installé peu après notre arrivée, accentuant le gris de l’ambiance générale. Mais nous aurions bien eu tort de rester sur cette première impression. Deux jours plus tard, le temps se découvrant un peu, nous avons décidé d’aller voir ce fameux volcan ‘El Teide’ que nous avions admiré de La Gomera et nous n’avons pas été déçus : par la route d’abord qui traverse de belles vallées verdoyantes puis pénètre dans des forêts de pins et plus haut de mélèzes de montagne puis par le Parc du Teide, vaste domaine volcanique: champs de lave solidifiée, de pics de magma érodés par les vents, de cratères de sable volcanique de toutes les nuances de l’ocre au noir charbonneux ; cela rappelle beaucoup Lanzarote mais la vue est plus grandiose ici car le volcan en impose par ses dimensions (c’est le plus haut sommet d’Espagne) et en haut du téléphérique sur le chemin de crête qui conduit à un cratère secondaire, le Pico Viejo, on a une vue époustouflante sur les autres îles quand le temps s’y prête. Nous avons ainsi pu admirer La Gomera , les autres îles étaient cachées par l’anneau de nuages intermédiare de Tenerife. Thibaut et Marilyne étaient ravis de cette ascension, bien qu’un peu frigorifiés (le short de Thibaut étant un peu léger pour les -4°C du sommet…).
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Dernière soirée à La Laguna, belle cité canarienne avec ses maisons colorées ornées de balcons et persiennes de bois sculptés. Le lendemain hélas, les vacances de Thibaut et de Marilyne sont terminées et le moment douloureux des adieux est arrivé : il restera aussi les douces parties de whist, de Uno et de dames chinoises, arrosées d’infusion à la Camomille (et parfois de Porto blanc), les questionnements récurrents sur les équipages accompagnateurs du rallye, les plats épicés de Marilyne, les martingales de Thibaut et ses lancers d’appâts multicolores à défaut de prise de mer… A bientôt à Salvador!
Plus de photos ici.
Super article ! Bon anniv à la capitaine. Le quartier est super calme à Vaucresson, mais si Thibault rentre….