La Transat

On était impatients d’y aller mais en même temps on ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangés…et ça s’est passé au mieux: pas trop de vent au début jusqu’à l’équateur ce qui a permis à nos deux moussaillonnes de s’amariner puis un peu plus de vent après, juste bien pour avancer. Les filles ont endossé au début le rôle de ‘gentilles organisatrices’ d’animations diverses et variées (15 jours sur la mer sans à rien à faire devaient quand même un peu les stresser )… puis rapidement la fatigue de la succession des quarts, les différentes avaries plus ou moins importantes, un intérêt de plus en plus prononcé pour la bonne marche du bateau leur ont fait prendre à bras le corps cette transat et les ont métamorphosées en précieuses équipières, dynamiques et pleines d’initiatives vivifiantes…
On se rappellera longtemps quand même de nos deux principales avaries dont on s’est bien sortis mais dont le souvenir qui nous pince encore un peu le cœur quand on y repense:
– une écoute de spi tombe à l’eau au moment de l’affalage du spi et s’enroule autour de l’hélice: il faut plonger pour la dégager en essayant d’oublier requins et autres gros animaux marins; c’est Françoise et le capitaine qui s’y collent, l’un après l’autre…
– à quelques miles de l’équateur, la manille de drisse de grand voile lâche, la grand voile s’affale brutalement dans son lazy bag, et la drisse file …en haut du mât. Il faut monter en haut du mât tout en laissant une certaine vitesse au bateau pour qu’il se cale sur la mer. C’est Estelle qui s’y colle sous les yeux angoissés du reste de l’équipage: là-haut le vent souffle, ça bouge et il ne faut surtout pas lâcher le mât; elle s’agrippe comme elle peut, réussit à récupérer la drisse en haut et redescend désormais dénommée ‘l’héroine de l’équateur’, bras et jambes gardant les traces de son exploit. Quelques heures plus tard, on passait l’équateur à coup de champagne et fois gras pour oublier vite vite…

Mais parlons des moments cool:
d’abord…le sentiment de plénitude toutes voiles dehors dans cette mer à perte de vue, les couchers et levers de soleil, en particulier ceux magnifiques de la ZIC (zone intertropicale de convergence autour de l’équateur) dans les percées à l’horizon entre les gros nuages noirs des grains d’orages, le spectacle du ballet d’une cohorte de dauphins qui nous a accompagnés une bonne heure en faisant les sauts périlleux, un troupeau de petits globicéphales qui nous a doublés tranquillement,
et puis… la vie à bord avec l’équipage qui se rôde petit à petit, apprend à se connaître et partage des moments privilégiés: séances de lecture à haute voix en général au coucher du soleil, chorales plus ou moins réussies soutenues par l’ipod du capitaine, chorégraphies de groupe concoctées par notre danseuse du bord, concours de master chef des desserts quand les provisions ont commencé à piquer du nez, pêche par le capitaine d’un espadon voilier long d’1,5 mètres de long qu’on a relaché après une heure de lutte car trop gros et trop menaçant avec son épée pointue, apprentissage de nœuds marins, cours de voile théoriques et pratiques aux filles dispensés par le capitaine, concours de poésies et bien sûr… l’ARRIVEE à Salvador de Bahia qui, même sous la pluie est restée MAGIQUE pour nous quatre!…

Quelques jours plus tard , lorsque tous les autres bateaux ont été réunis sur le quai à Salvador, nous avons partagé les récits de nos galères mais nous nous rendions tous compte que nous avons fait cette transat dans des conditions météo quasi idéales.

IMG_3907 _MG_7679 IMG_3775
DSCN0570 DSCN0591 DSCN0587
IMG_3852 IMG_3825 _MG_7863
IMG_3942 IMG_3936 _MG_8046

Et encore plus de photos de la transat ici

Ce contenu a été publié dans Non classé, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à La Transat

  1. Serge Yvorra dit :

    Chapeau bas à cet équipage. Certainement des moments exceptionnels, des sensations de pleinitude en dehors du temps et la satisfaction de « l’avoir fait » !!!!
    Félicitations et Gros bisous à tous
    Bonnes fêtes
    Serge et sylvie

  2. Catherine Feuillet dit :

    Quelle exaltante aventure, bravo à vous tous avec une mention spéciale à Estelle, j’en frémis encore en l’imaginant en haut du mat, et merci de nous faire partager vos tribulations.
    Je vous embrasse
    Catherine

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *