Nous sommes arrivés à Soure, sur l’île de Marajo aux portes de l’Amazone, après 300 miles d’une navigation un peu éprouvante : première nuit sous une dépression avec 27 à 30 nœuds de vent établi, veille fatigante des pêcheurs et des filets dérivants qui ne nous a pas empêchés de raser de trop près l’un d’entre eux évité de justesse et enfin entrée dans le Rio Para avec un courant défavorable sur la fin.
A Soure, nous avons appris à vivre avec la pluie qui est devenue un atout essentiel de la vie à bord: d’abord parce qu’il est très difficile de se procurer de l’eau douce et l’installation d’un récupérateur d’eau de pluie permet de remplir efficacement et simplement les cuves du bateau, et ensuite parce que les douches sous la pluie sont vraiment agréables pour nous et pour Lazy Jack aussi qui a pu enfin être un peu dessalé…
Mais Soure a d’autres attraits que ses pluies pour le navigateur…C’est la capitale de l’île de Marajo quadrillée à l’américaine en avenues et traverses numérotées, certaines très larges plantées de beaux manguiers et d’autres seulement en terre battue. Les ressources de cette grande île fluviale sont la pêche et l’élevage notamment de buffles qui sont très nombreux et que l’on voir se promener paisiblement dans les rues de Soure. Ici le folklore est très préservé et nous avons assisté à des danses de Carimbo et à une répétition de carnaval.
Deux jours passés dans la fazenda Sanjo à l’intérieur de l’île nous ont permis de découvrir les beaux paysages de ces grands domaines dont les terres sont inondées en cette saison des pluies: balades à cheval ou à dos de buffle, découverte de la faune (singes, perroquets, toucan, ibis, caïmans, oiseaux tropicaux) , nous voilà dans une sorte de farwest brésilien où nous jouons aux apprentis cowboys et où le temps semble s’être arrêté. Ici on ne peut venir qu’en remontant en barque à moteur le rio paracauari puis en rejoignant la fazenda à cheval…
A quelques kilomètres à peine de Soure, on trouve de belles plages de sable le long du Rio Para, plantées de hauts manguiers qui semblent avoir poussé trop vite et sortent du sable juchés sur leur pelote de racines, et bordés de quelques paillotes en bois les pieds dans l’eau.
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