Nous sommes partis de Madère Samedi 5 octobre pour les Canaries avec une certaine impatience car nous étions vraiment redevenus des terriens durant notre séjour dans cette belle île… Cuc et Marc nous avaient rejoints avant le départ et la météo annoncée était belle.
La traversée a duré 42 heures pour 280 milles entièrement à la voile avec un bon vent de 13 à 17 nœuds petit largue, et une mer croisée responsable d’un certain inconfort le premier jour et d’une mauvaise nuit pour quelques uns. Mais le capitaine et l’équipage avaient le moral, surtout après une bonne sieste réparatrice le deuxième jour. Les dauphins nous ont à nouveau accompagnés Dimanche après-midi, et au coucher du soleil, le moulinet de la canne à pêche s’est mis à chanter: branle bas de combat à bord, tous jaillissent dans le cockpit et encouragent les efforts du capitaine qui ramène fièrement dans le cockpit une jolie bonite dont la tête sera tranchée sans pitié par Cuc à la lueur des derniers rayons du soleil…Belle prise que nous avons dégustée en sushi à notre arrivée à Lanzarote, après l’avoir fait mariner dans un peu de citron et d’huile d’olive : un vrai délice !
Après les paysages verdoyants et fleuris de Madeira, nous avons eu l’impression en découvrant peu à peu l’intérieur de Lanzarote, d’avoir mis le pied sur une planète lointaine au terme d’un long voyage dans l’espace… Lanzarote est une île quasi désertique, aux paysages lunaires, et dont le quart est occupée par un champ de cratères et de volcans, déclaré parc naturel et protégé de toute construction humaine, ‘le Parque Nacional de Timanfaya’, la montagne de feu…Seuls des cars sont autorisés à pénétrer dans cet endroit et empruntent une route qui serpente entre des champs de laves et de cratères. Les couleurs sont saisissantes : versants rougeoyants, dégradés d’ocre et de jaune, grandes étendues d’un gris métallique couvertes d’étranges mottes de lave solidifiée, et creusées par des canyons acérés.
En dehors du parc, les paysages restent très arides, recouverts de lichens, de quelques plantes grasses (l’aloés est la spécialité de Lanzarote qui l’exploite sous forme de crème ou huile pour le corps) et plus ou moins vallonnés ou montagneux. Au détour de la route, on découvre des villages tout blancs qui se détachent sur la terre noire du paysage avec leurs maisons cubiques d’inspiration berbère et leurs palmiers un peu maigrichons. Le littoral est occupé par de petites stations touristiques, des ports de pêche ou des falaises vertigineuses qui plongent dans l’océan.
Cuc et Marc ont tout juste eu le temps de découvrir au pas de charge tout cela car leur avion repartait Mercredi matin.
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