Belem

On trouve à Belem à peu prés tout ce qu’on peut trouver dans une grande ville moderne (grands buildings de béton, très larges avenues plantées de beaux manguiers, places ombragées, centres commerciaux, très bons restaurants…) mais aussi des quartiers délaissés aux façades délavées et taggées, des embroglios de fils électriques pendouillant d’un poteau à l’autre, des trottoirs boueux… Cependant nous garderons surtout de Belem le souvenir de la Belem d’antan ressuscitée grâce aux talents de narrateur d’Edilson, le guide qui nous a accompagné plusieurs fois dans la ville.
Née le long du fleuve, Belem s’est développée autour de son marché , le ‘Ver o peso’ (mot à mot « vérifier le poids » des marchandises ) et a d’abord été un lieu de troc entre indiens et colons avant de connaître son apogée au temps du commerce du caoutchouc. Le ‘Ver o Peso’ est maintenant le plus grand marché d’Amérique latine et reste aujourd’hui la principale attraction de la ville. Il étale le long de la baie de Guajara , sous ses grandes tentes blanches, toutes sortes de baraques et de marchandises : farines, racines, plantes, noix, fruits exotiques, frais, en purée, en jus, légumes, artisanat, petits snacks où on peut manger pour pas cher et plein d’autres choses… Plus loin, on arrive dans le beau marché aux poissons abrité dans une sorte de forteresse au toit bleu métallique et aux quatre tourelles élancées.

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Nous étions mouillés un peu en dehors de la ville, en face d’une zone urbaine pauvre et assez délabrée…à un quart d’heure en taxi des grandes avenues , des docks rénovés en espace touristico-culturel, et de l’agitation urbaine où nous nous sommes rendus quotidiennement souvent complètement rincés par la pluie de 15 heures…

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Nous avons aussi fait une petite visite à Icoaracy pour visiter les ateliers de céramiques et poteries locales et un tour autour des petites îles en face de ville de Belem.

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Soure

Nous sommes arrivés à Soure, sur l’île de Marajo aux portes de l’Amazone, après 300 miles d’une navigation un peu éprouvante : première nuit sous une dépression avec 27 à 30 nœuds de vent établi, veille fatigante des pêcheurs et des filets dérivants qui ne nous a pas empêchés de raser de trop près l’un d’entre eux évité de justesse et enfin entrée dans le Rio Para avec un courant défavorable sur la fin.
A Soure, nous avons appris à vivre avec la pluie qui est devenue un atout essentiel de la vie à bord: d’abord parce qu’il est très difficile de se procurer de l’eau douce et l’installation d’un récupérateur d’eau de pluie permet de remplir efficacement et simplement les cuves du bateau, et ensuite parce que les douches sous la pluie sont vraiment agréables pour nous et pour Lazy Jack aussi qui a pu enfin être un peu dessalé…
Mais Soure a d’autres attraits que ses pluies pour le navigateur…C’est la capitale de l’île de Marajo quadrillée à l’américaine en avenues et traverses numérotées, certaines très larges plantées de beaux manguiers et d’autres seulement en terre battue. Les ressources de cette grande île fluviale sont la pêche et l’élevage notamment de buffles qui sont très nombreux et que l’on voir se promener paisiblement dans les rues de Soure. Ici le folklore est très préservé et nous avons assisté à des danses de Carimbo et à une répétition de carnaval.

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Deux jours passés dans la fazenda Sanjo à l’intérieur de l’île nous ont permis de découvrir les beaux paysages de ces grands domaines dont les terres sont inondées en cette saison des pluies: balades à cheval ou à dos de buffle, découverte de la faune (singes, perroquets, toucan, ibis, caïmans, oiseaux tropicaux) , nous voilà dans une sorte de farwest brésilien où nous jouons aux apprentis cowboys et où le temps semble s’être arrêté. Ici on ne peut venir qu’en remontant en barque à moteur le rio paracauari puis en rejoignant la fazenda à cheval…

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A quelques kilomètres à peine de Soure, on trouve de belles plages de sable le long du Rio Para, plantées de hauts manguiers qui semblent avoir poussé trop vite et sortent du sable juchés sur leur pelote de racines, et bordés de quelques paillotes en bois les pieds dans l’eau.

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Ilha dos Lencois

430 miles plus loin dans le Nord ouest, nous arrivions à l’Ilha dos Lencois au petit matin. Difficile de décrire cette étape qui n’a été qu’une succession de découvertes et de rencontres.
Le cadre est très sauvage dans un bras de mer qui sépare l’Ilha dos Lencois de la côte et longe d’abord de larges plages et plus loin un champ de hautes dunes de sable à perte de vue d’une blancheur éclatante et recouvertes, au gré des alizés du Nord Est, de gigantesques fresques naturelles dans les tons d’ocre et de gris. Ici pas de téléphone, pas d’internet… un grand calme.

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Et puis ensuite, la rencontre avec les habitants: sur la première plage, quatre cabanes de pêcheurs sur pilotis faites de feuilles de palmiers et de tronc d’arbres dans lesquelles vivent deux familles: des gens simples et très accueillants avec qui nous avons lié connaissance instantanément ; au bout d’un quart d’heure nous jouions déjà aux dominos avec eux au milieu des enfants. Plus tard, ils nous ont guidés vers le village de Lencois, de l’autre côté des dunes, où à nouveau spontanément, un repas s’est improvisé pour nous tous avec d’autres familles: gambas grillées dans la cour, face à la plage, au milieu des poulets, des jeux et rires d’enfants et des allers et venues des pêcheurs. Le rendez-vous était pris pour le lendemain où l’accueil a été tout aussi chaleureux. Difficile de lever l’ancre dans ces conditions …

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Fortaleza

Après Fernando de Noronha nous sommes retournés sur la côte nord est à Fortaleza.
Fortaleza est une grande ville brésilienne sans énormément de charme qui a surtout été une escale de repos (après les deux jours et demi de trajet de Fernando à Fortaleza) et de réparations. Côté réparations, nous avons récupéré une pièce du dessalinateur apportée par un équipier d’un autre bateau et Philippe a remis l’appareil en état de marche normale. Côté repos, notre mouillage était à deux pas de la piscine de l’hôtel Marina Park et nous avons profité de son confort et de son atmosphère de détente qui contrastait fortement avec les grues et les grandes ferailles du chantier naval de l’avant port devant lequel nous avions jeté l’ancre.
Comme beaucoup de grandes villes brésiliennes, Fortaleza offre des contrastes saisissants: grands quartiers de buildings à l’américaine avec restaurants branchés, chemin de jogging le long des plages pour les sportifs et… quelques blocs plus loin des rues de type favelas qui abritent une population d’une extrème pauvreté. Quelques photos du centre culturel, où nous nous sommes promenés :

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Fernando de Noronha

Fernando de Noronha est un archipel à environ 230 miles au large de la côte Est du Brésil. Ces îles étaient il y a encore une vingtaine d’années habitées par des pêcheurs. Aujourd’hui, l’ascension de Fernando de Noronha au rang de réserve naturelle a pas mal changé la donne: le parc naturel a mis la main sur les trois quarts de l’île, règlementant les accès aux plages qui sont maintenant pour beaucoup payantes. La vie sur l’île est devenue chère et l’activité est clairement orientée vers les touristes: compagnies de plongée, restaurants, boutiques de souvenirs…
Restent quand même beaucoup de bons côtés: des bancs de dauphins qui nagent tout près des côtes, l’un d’entre eux nous a accueillis au mouillage à notre arrivée, de magnifiques plages de sable avec pour certaines de gros rouleaux qui font la joie des surfeurs, et des fonds sous-marins de toute beauté que l’on a découverts en faisant de la plongée: bancs de poissons multicolores, coraux, tortues de mer, baracudas, ….

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Souvenir de la Transat

Et voici encore un petit souvenir de la Transat, vidéo réalisée par l’équipe de choc d’Horizon Sport…

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Jacaré sur le Rio Paraiba

Après Salvador, le voyage continue à deux en équipage réduit: Vincent et Thibaut se sont envolés pour Paris et Estelle est repartie avec Anais direction la Colombie.
Au terme de quatre jours de navigation, en serrant les alizés de près le long de la côte brésilienne, nous avons mouillé dans le rio Paraiba, en face de la marina de Jacaré, pas très loin de la ville de Joao Pessoa. Nous sommes donc maintenant à l’extrême Est du Brésil. L’endroit est assez reposant et rappelle (en un peu plus touristique) le rio Paragaçu de la baie de Tous les Saints. Chacun se prépare pour la prochaine escale, Fernando do Noronha, une île au large de la côte Est, assez sauvage: repos de l’équipage d’abord, puis pleins de fuel, d’eau et de nourriture…mais aussi petites virées au centre ville de Joao Pessoa ainsi que dans l’arrière pays (sous une pluie battante au début puis un peu plus au sec après…) avec découverte des galettes de tapioca et visite d’une fabrique de cachaça, fameux alcool brésilien utilisé dans les caipirinhas.

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Fêtes de fin d’année

Le 24 Décembre dans l’après-midi, nous avons quitté Salvador pour traverser la baie de ‘Todos os Santos’ et remonter le Rio Paragaçu. Le soleil se couchait juste lorsque nous avons mouillé derrière l’ilot do Monte Cristo et nous nous sommes lancés dans les préparatifs de la soirée de Noël: sapin de Noël fait de cintres et papier d’aluminium, festin de réveillon à base de conserves du Sud Ouest et petites recettes de la cocotte Seb, le tout bien sûr arrosé de Caipirinha jusqu’à l’ouverture des cadeaux, tard dans la nuit…

Le jour de Noêl : remontée du Rio jusqu’au petit village de pécheurs de Santiago do Iguape : une place, quelques ruelles, des barques de pêche et une imposante église au bord de l’eau construite par les jésuites dans un pur style baroque brésilien. A terre nous avons fait la connaissance autour de bières locales de Jean-Pierre, le parrain du village, originaire de Béziers et arrivé ici il y a 24 ans après avoir confectionné et vendu sur la rive gauche du Grau du Roi des ‘Chichi’ pour les vacanciers…mais que le monde est petit !!…
Le lendemain, halte sur l’île d’Itaparica avant de revenir au port de Salvador.

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Nous avons terminé l’année avec la famille de Fanny, chaleureusement accueillis dans leur maison de la plage de Barra Do Sahy non loin de Sao Paulo : soleil, plage, paddle, canoe, sieste, délicieuse cuisine brésilienne, discussions joyeuses, humour, découverte des uns et des autres… et pour le réveillon : festin brésilien , feu d’artifice et danse sur la plage…
Merci à vous tous pour ce merveilleux séjour !

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Salvador de Bahia

Etonnante Salvador, aux multiples visages. Ville mythique avant tout, au bord de cette magnifique baie de ‘Todos os Santos’, chargée d’histoire et de cette culture afro amérindienne, heureux mélange de la culture indigène sud américaine et de celle des esclaves noirs amenés par cargaisons du continent Africain.
Aujourd’hui Salvador est devenue une grande métropole qui étale buildings, quartiers d’affaires, centres commerciaux, infrastructures modernes mais aussi favelas et quartiers oubliés tout le long de la côte. Le quartier historique, le Pelourinho, est situé sur la ville haute et est assez peu étendu: il abrite le patrimoine de la ville (palais et maisons coloniales, multiples églises) et accueille le touriste avec ses boutiques de souvenirs, ses spectacles de danse et de musique, ses combats de capoeira mais aussi les mendiants, les vendeurs à la sauvette et les enfants des rues.

A Salvador la sécurité n’est pas un vain mot. Nous nous sommes amarrés au seul quai de la marina le long de la ville basse qui, le jour est animée par la circulation et les marchands de rue mais dés la tombée de la nuit se désertifie et devient zone interdite pour les touristes qui ne peuvent plus circuler qu’en taxi.

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Manuel de la voile pour les nuls

par Estelle et Anais

Voilà plusieurs enseignements que cette traversée nous a permis d’acquérir. Si vous mettez un jour les pieds sur un voilier, ces quelques leçons vous permettront d’arriver un minimum armé.

1. Un vocabulaire spécifique
Lorsqu’on monte sur un bateau pour la première fois, on se retrouve assailli sous un charabia incompréhensible qui fait peur. Bastaque, halebas, bordure, frein de bôme, bôme, drisse, étai, bosse, cockpit, gaffe, hauban, winch, écoute, pare-battage, guindant etc… Si on ne s’est pas un minimum renseigné avant, on se retrouve vite sous l’eau. Il serait bien trop long de donner ici toutes ces définitions, des bouquins entiers étant consacrés au parler marin. Pour débuter, retenez donc simplement que l’ensemble des « cordes » sont appelés des bouts, le cockpit est le petit salon extérieur d’où l’on manœuvre le bateau et à l’intérieur duquel tout le monde se réfugie lorsque le vent forcit, les winchs sont les petits boitiers circulaires autour desquels on enroule les bouts afin de les étarquer (tirer) et la bôme est l’armature métallique qui permet de tendre la voile à l’horizontale, à fuir au moment des virements de bord car un coût de tête est vite arrivé. Pour le reste, rien ne vaut la pratique!

2. Un nouvel équilibre
Sur un bateau, sous la force des vagues et de la gîte, notre corps est en constante recherche d’équilibre. Les marins disent même qu’on ne peut pas prendre du poids pendant une croisière en bateau car on a beau manger beaucoup, l’effort que le corps doit déployer en permanence pour trouver son équilibre suffit largement à éliminer les calories ingurgitées. Mythe ou réalité? On vous le dira à l’arrivée. Quoi qu’il en soit, si on s’habitue à être balloté en permanence, il faut toujours rester vigilant, et apprendre à vivre à une main, l’autre main devant rester prête à s’agripper en cas de mouvement brusque. Une certaine équipière peu aguerrie s’est retrouvée brûlée au premier degré dès le premier soir, en cherchant à apporter deux tasses de thé dans le cockpit, une dans chaque main. Un mètre plus tard, tout était par terre et ses mains s’en souvenaient. Sur un bateau, les règles ne sont pas imposées au hasard.

3. Un soleil traitre
Lorsque l’on fait de la voile, il faut constamment se méfier du soleil, particulièrement agressif et traitre. En effet, les rayons du soleil, comme au ski sur la neige, viennent se réverbérer sur la mer ce qui les rend beaucoup plus violent. Par ailleurs, le bateau étant constamment en mouvement, on sent toujours un léger vent qui vient nous rafraichir et qui peut vite nous faire oublier qu’on est en train de cramer. Les deux moussaillonnes Estelle et Anaïs toujours partantes pour peaufiner leur bronzage sur le pont se sont faites avoir à plusieurs reprises. Ce genre d’insouciance ne pardonne pas et se fait rapidement sentir au niveau du crâne quand l’insolation pointe son nez, surtout pendant une traversée de l’atlantique où on traverse l’équateur, quand même!

4. Les voiles principales
Un voilier possède deux voiles principales. La grand-voile tout d’abord, sagement rangée le long de la bôme dans son Lazy Jack lorsque le bateau est à l’arrêt, se hisse grâce à la drisse et se borde ou se choque à l’aide de l’écoute de grand-voile. C’est la voile principale du bateau et la première à hisser lorsque les premières pointes de vent se manifestent. Le foc est la principale voile d’avant du bateau, et la seule, en tous cas sur les petits voiliers, qui est sortie de façon permanente. En position repos, le foc est enroulé autour de l’étai, un fil en acier qui relie le haut du mat à l’avant du bateau. On le déplie en étarquant l’écoute de foc et lorsqu’on vire de bord, on tire la contre-écoute et on lâche l’écoute. Enfin, le foc se replie à l’aide d’un système d’enrouleur en bas de l’étai qui s’actionne depuis le cockpit en tirant le bout correspondant, qu’on appelle l’enrouleur de foc.

5. Vent apparent/vent réel
Il faut distinguer le vent réel, dont la force et la direction sont mesurés depuis un point fixe, au vent apparent, qui dépend de la vitesse et de la trajectoire du bateau. Le vent apparent est comme son nom le laisse entendre, le vent ressenti par une personne qui se trouve sur le bateau. C’est aussi ce vent que vont recevoir les voiles, et donc celui auquel il faut s’intéresser pour les manœuvres. Le vent apparent étant le vent ressenti du bateau, sa force est supérieure au vent réel lorsque le bateau a le vent dans le nez et inferieur au vent réel lorsque le bateau avance par vent arrière. Quant à la direction du vent apparent, elle dépend des vitesses du vent réel et du bateau ainsi que de l’angle formé par la direction du vent réel et la trajectoire du bateau.

6. Le réglage des voiles
Des études ont montré que le vent exerce une force maximale sur la voile lorsque sa trajectoire forme un angle de 22 degrés avec cette dernière. Le vent glisse alors de façon laminaire sur la voile ce qui crée une pression à l’intérieur et une aspiration à l’extérieur. La formation d’un tel angle n’est possible que lorsque le vent apparent si situe entre 35 et 90 degrés, car au-delà, les voiles ne peuvent plus être suffisamment lâchées. A l’intérieur de cette fourchette, un autre élément doit être pris en compte. Le vent pousse toujours les voiles selon une trajectoire perpendiculaire à elles. Cette trajectoire peut être divisée en deux composantes : une composante dans l’axe du bateau qui va le faire avancer dans la direction désirée, et une composante perpendiculaire au bateau qui engendre de la dérive. Lorsque le vent est entre 35 et 45 degrés, ce qu’on appelle « au près serré », le foc et la grand-voile sont bordés de façon très serrée le long du bateau, la composante avant est donc faible par rapport à la composante dérive et le bateau, soumis alors à une poussée latérale forte, va giter et avancer de travers. Plus le vent vient de côté, plus il faut ouvrir les voiles. La composante avant va alors de plus en plus s’imposer sur la composante dérive, jusqu’à 90 degrés, au largue, ou l’on atteint la configuration la plus efficiente, qui bénéficie à la fois d’un effet laminaire sur les voiles et d’une composante avant forte. Au-delà de 90 degrés, l’effet sur les voiles n’est plus laminaire mais turbulent ce qui est moins efficace. En revanche, la trajectoire de poussée du bateau devient utile à 100 % en perdant la composante dérive. Il faut alors ouvrir les voiles pour maximiser la surface exposée au vent, ce qui fonctionne jusqu’à environ 150 degrés. Au-delà, les voiles sont moins efficaces et la bôme risque de passer brutalement d’un côté à l’autre (empannage). A moins d’avoir des voiles d’appoint (et encore) ou de s’appeler Roger, ce qu’on vous conseille nous c’est de changer de trajectoire ou de mettre le moteur.

7. Les voiles d’appoint
Plusieurs voiles annexes peuvent être ajoutées aux deux voiles principales. La trinquette est similaire au foc dans son utilisation, mais elle est plus petite et s’enroule autour d’un étai qui relie un point du mat (pas tout à fait le sommet) au pont avant. On la trouve sur les bateaux d’une certaine taille, et étant moins grande et composée d’une toile plus solide et plus lourde que la toile du foc, on l’utilise en substitution de ce dernier lorsque le vent forcit de manière importante. Le genaker est une voile d’appoint que l’on ajoute en la hissant à l’aide de la drisse de genaker jusqu’en haut du mat. L’autre extrémité est tenue à l’avant du pont par un emmagasineur qui permet d’enrouler la voile sur elle-même, économisant par ce biais un étai. Voile plutôt légère, elle s’utilise par un vent faible, d’angle apparent entre 70 et 120°. Enfin, le spi est une grande voile d’avant triangulaire, magnifique lorsqu’elle est déployée mais particulièrement compliquée à hisser et à manœuvrer car elle n’est tenue que par ses trois angles. Elle est donc plutôt l’artifice de marins expérimentés, qui, à l’image d’autres configurations de voiles instables comme le célèbre papillon, s’émerveillent de la voir déployée lorsque, enfin, ça marche!!!

8. La prise de ris
Il est maintenant grand temps de parler un peu sécurité, car un voilier n’est pas un jouet, et lorsque le vent forcit, il faut savoir réagir vite si on ne veut pas se retrouver à partir au lof ou avec une voile déchirée. Le moyen le plus classique de sécuriser son allure lorsque le vent devient trop violent est de prendre un ris. Les ris sont des dispositifs de réduction de la grand-voile, qui permettent donc de réduire la surface exposée au vent et de maitriser son allure. Ils sont au nombre de trois sur la plupart des grand-voiles et se prennent en lâchant un peu la drisse et en tirant la bosse de ris correspondante. La prise de ris fait souvent l’objet de grands débats entre les membres de l’équipage, entre les prudents qui optent pour la sécurité précoce et ceux qui se croient dans une régate et qui refusent de réduire leur vitesse. En moyenne, il est commun de prendre le premier ris à 18 nœuds de vent apparent, le second vers 24 et le dernier vers 28.

9. Le croisement d’un bateau
Enfin pour finir, une grande partie de la transatlantique se passe aussi la nuit pendant les quarts de surveillance. Et pendant un quart, lorsque le vent ne change pas, c’est à dire la plupart du temps, il faut bien l’admettre, on s’ennuie. Un seul petit soubresaut d’activité se manifeste lorsque l’on aperçoit un bateau au loin. Il faut alors être vigilant et s’assurer qu’on ne risque pas de le percuter. En haut du mat de chaque bateau s’allument la nuit ses feux de navigation : lumière verte à tribord et lumière rouge a bâbord. Lorsque l’on croise un bateau, si sa lumière verte colle notre verte, ou si sa rouge colle notre rouge, les deux bateaux marchent en sens inverse il n’y a donc aucun risque. En revanche, dans le cas contraire, il y a risque de collision. Il faut alors prendre le compas de relèvement et effectuer un relèvement a l’œil du bateau toutes les 5 minutes. Si les différents relèvements sont identiques, soit les deux bateaux suivent une trajectoire parfaitement parallèle a une vitesse exactement identique, ce qui est très peu probable, soit ils finiront par entrer en collision. Dans ce dernier cas, il faudra donc tôt ou tard songer à modifier son allure ou sa trajectoire.

Avec tout ça, vous êtes désormais armés pour devenir moussaillons d’un voilier et pourquoi pas, traverser l’Atlantique! Il ne vous reste plus qu’à trainer quelques jours à faire du stop dans la marina de Mindelo ou à vous dénicher des parents un peu fous qui auraient décidé de faire le tour du monde à la voile et c’est gagné! Alors bon vent!

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