La Transat d’HorizonSport de A à Z

par Estelle et Anais

A comme Animations
Chaque journée est rythmée par l’animation créée par un coéquipier. Entre Top Chef, Intervilles, dessin et chorée, ceux d’entre nous qui avaient peur de s’ennuyer se sont bien trompés.
B comme BICHE
Moyen mnémotechnique ingénieusement trouvé par le capitaine pour régler les voiles avant du bateau. Lorsque les brins de laine Intérieurs décollent du vent, il faut Border la voile (B-I), lorsque ce sont les brins Extérieurs, il faut Choquer la voile (CH-E)
C comme Corde
Attention, Corde est LE mot interdit sur un bateau ! Il n’y a pas de cordes mais des bouts et chaque bout a un nom bien à lui (écoute, drisse, bosse, amarres…).
D comme Douche
Restriction d’eau et gite obligent, la douche n’est plus un devoir mais un luxe pendant une telle traversée. Une certaine coéquipière dont on taira le nom est allée jusqu’à passer 5 jours sans se laver.
E comme Equateur
Le passage de l’Equateur, c’était notre nouvel an à nous ! Champagne, Sauternes, foie gras, on a créé le concept de la fête « Equatoria »
F comme Faim, Froid, Fatigue et Frousse
Les 4 états qu’un marin doit éviter à tout prix pour assurer sa survie !
G comme Globicéphales
Qu’est-ce qu’un globicéphale ? C’est un dauphin sans tête. Beau de loin, mais loin d’être beau. Nous avons eu l’honneur de voir un banc d’une cinquantaine d’entre eux, suivi, quelques jours plus tard, par la joyeuse tribu d’une dizaine de dauphins jouant dans le sillage de notre bateau.
H comme High-tech
Le Lazy Jack est un bijou de technologie. Pilote automatique, GPS, panneaux solaires, dessalinisateur, logiciel de cartographie et de routage, hydrogénérateur…tout est là pour assurer la réussite de la traversée.
I comme Instructif
Entre deux séances de bronzette, le pédagogue capitaine Philippe révèle à ses deux moussaillonnes les secrets de la voile. Il nous dispense des cours aussi bien théoriques sur les flux des vents que pratiques en nous mettant aux manœuvres.
J comme Jus
La transatlantique, est une aventure mais c’est aussi une cure. L’alcool (en dehors d’Equatoria bien sûr) est formellement interdit et à bord, c’est au jus de fruit que l’on prend l’apéro.
K comme Kawa
Certains vices demeurent tout de même. C’est ainsi que Muse nous a dégoté un gadget à pompe étonnant qui produit des cafés expresso corsés. On en oublierait presque qu’on est en plein milieu de l’océan.
L comme Lazy Jack
Lazy Jack, c’est le nom de notre splendide maison sur l’eau. C’est un voilier « Allure » de 45 pieds dont le nom désigne le dispositif de rangement de la grand-voile et rend hommage au père du capitaine.

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M comme Maïté
Chaque jour, Muse et Estelle repoussent les limites de la cuisine sur un bateau. Entre le pain maison et le humus maison, elles redoublent de créativité et nous régalent de jour en jour.
N comme Nutrition
La théorie dit que sur un bateau on ne grossit pas. Un nutritionniste pâlirait en voyant les quantités de féculents, calories et graisses que l’on mange à chaque repas ! Confit de canard, pâtes carbonara, et chorizo, nos repas sont aussi bons que gras !
O comme Orages
Des orages, on en a eu dans le Pot-au-noir. Cette fameuse zone est redoutée de tous les marins de la Transatlantique car elle est extrêmement instable et se caractérise par de très faibles vents et des orages violents. Moteur, zigzag et surveillance continue, l’équipage a fini par la traverser sans dommages !
P comme Pêche
La pêche, durant ces 2 semaines a été hautement imprévisible.
1e pêche : une belle daurade qui nous a régalés le temps d’un déjeuner !
2e pêche : un oiseau ! Le pauvre, déjà très seul au milieu de l’Atlantique a réussi à se coincer l’aile dans le seul et unique fil de pêche à des kilomètres à la ronde. On a fini par réussir à le libérer…
3e pêche : après un bras de fer d’une heure entre la bête et le capitaine, nous avons eu la surprise de découvrir un espadon d’1m50 au pied du bateau ! Hyper impressionnant… Par « souci de conscience », et surtout par peur, on l’a relâché !
Q comme Quarts
La nuit, l’équipage se transforme en défilé de baby-sitters. Chaque nuit comprend 4 quarts de deux heures et demie, et l’on se les répartit à tour de rôle jour après jour.
R comme Rallye
N’oublions pas que le Lazy Jack fait partie d’un rallye de 7 bateaux. Chaque jour on suit les avancées des uns et des autres par satellite. Du rang de dernier au début de la traversée, nous finirons 4e à l’arrivée !
S comme Sécurité
Pas de blague avec la sécurité, Muse veille au grain. On ne va sur le pont qu’en gilet de sauvetage et en étant attaché. On réduit les voiles quand le vent forcit et on surveille que le four ne prenne pas feu quand un plat cuit !
T comme Têtu
Notre capitaine caressait le doux rêve de faire une Transatlantique sans moteur. Têtu, il a passé une après-midi entière à 0 nœud, soit à l’arrêt, qui nous a placés en queue du peloton du rallye. Face à la mutinerie de son équipage, il a fini par céder, à la nuit tombée.
U comme Unique
Il faut le dire, cette transatlantique est une aventure absolument unique. C’est une expérience rare, totalement dépaysante et hautement ressourçante.
V comme Vitesse
La vitesse d’un bateau se calcule en nœud. Un nœud correspond à un mile marin par heure, ce qui équivaut à 1,8 km/h. En moyenne, nous naviguons entre 6 et 8 nœuds de vitesse soit 10 à 15 km/h.
En tout, nous avons parcouru 2100 miles durant la Transatlantique, soit 3780 km en tout !
W comme Wist
LE jeu de cartes de la Transatlantique. Une institution sous forme de Tour de France du Wist. Chaque soir, nous faisons une étape du tour (une partie) et à la fin de la traversée, nous décernerons les maillots des vainqueurs : maillot jaune pour le plus de points en cumulé, maillot vert pour le plus d’étapes remportées et maillot à pois pour le moins de chutes constatées.
X comme Xenia la guerrière
Xenia, alias Estelle, a du grimper tout en haut du mat pour décrocher la drisse de la grand-voile coincée au sommet. Elle s’est battue contre le vent et en est ressortie pleine de bleus, mais victorieuse.
Y comme Yalaa
Cri de joie de l’équipage dans diverses circonstances : lors des « kiff des 8 nœuds », c’est-à-dire, lorsque la vitesse du bateau dépasse les 8 nœuds de vitesse ou bien lorsqu’une réserve de spaghettis est miraculeusement retrouvée, au milieu de la traversée.
Z comme Zouz
Notre cher capitaine se félicite tous les jours de son équipage de zouz, c’est-à-dire de meufs, ou encore de jeunes, belles et courageuses femmes. En première position, Françoise, sa muse, suivie de ses deux énergiques moussaillonnes, Estelle et Anaïs.

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La Transat

On était impatients d’y aller mais en même temps on ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangés…et ça s’est passé au mieux: pas trop de vent au début jusqu’à l’équateur ce qui a permis à nos deux moussaillonnes de s’amariner puis un peu plus de vent après, juste bien pour avancer. Les filles ont endossé au début le rôle de ‘gentilles organisatrices’ d’animations diverses et variées (15 jours sur la mer sans à rien à faire devaient quand même un peu les stresser )… puis rapidement la fatigue de la succession des quarts, les différentes avaries plus ou moins importantes, un intérêt de plus en plus prononcé pour la bonne marche du bateau leur ont fait prendre à bras le corps cette transat et les ont métamorphosées en précieuses équipières, dynamiques et pleines d’initiatives vivifiantes…
On se rappellera longtemps quand même de nos deux principales avaries dont on s’est bien sortis mais dont le souvenir qui nous pince encore un peu le cœur quand on y repense:
– une écoute de spi tombe à l’eau au moment de l’affalage du spi et s’enroule autour de l’hélice: il faut plonger pour la dégager en essayant d’oublier requins et autres gros animaux marins; c’est Françoise et le capitaine qui s’y collent, l’un après l’autre…
– à quelques miles de l’équateur, la manille de drisse de grand voile lâche, la grand voile s’affale brutalement dans son lazy bag, et la drisse file …en haut du mât. Il faut monter en haut du mât tout en laissant une certaine vitesse au bateau pour qu’il se cale sur la mer. C’est Estelle qui s’y colle sous les yeux angoissés du reste de l’équipage: là-haut le vent souffle, ça bouge et il ne faut surtout pas lâcher le mât; elle s’agrippe comme elle peut, réussit à récupérer la drisse en haut et redescend désormais dénommée ‘l’héroine de l’équateur’, bras et jambes gardant les traces de son exploit. Quelques heures plus tard, on passait l’équateur à coup de champagne et fois gras pour oublier vite vite…

Mais parlons des moments cool:
d’abord…le sentiment de plénitude toutes voiles dehors dans cette mer à perte de vue, les couchers et levers de soleil, en particulier ceux magnifiques de la ZIC (zone intertropicale de convergence autour de l’équateur) dans les percées à l’horizon entre les gros nuages noirs des grains d’orages, le spectacle du ballet d’une cohorte de dauphins qui nous a accompagnés une bonne heure en faisant les sauts périlleux, un troupeau de petits globicéphales qui nous a doublés tranquillement,
et puis… la vie à bord avec l’équipage qui se rôde petit à petit, apprend à se connaître et partage des moments privilégiés: séances de lecture à haute voix en général au coucher du soleil, chorales plus ou moins réussies soutenues par l’ipod du capitaine, chorégraphies de groupe concoctées par notre danseuse du bord, concours de master chef des desserts quand les provisions ont commencé à piquer du nez, pêche par le capitaine d’un espadon voilier long d’1,5 mètres de long qu’on a relaché après une heure de lutte car trop gros et trop menaçant avec son épée pointue, apprentissage de nœuds marins, cours de voile théoriques et pratiques aux filles dispensés par le capitaine, concours de poésies et bien sûr… l’ARRIVEE à Salvador de Bahia qui, même sous la pluie est restée MAGIQUE pour nous quatre!…

Quelques jours plus tard , lorsque tous les autres bateaux ont été réunis sur le quai à Salvador, nous avons partagé les récits de nos galères mais nous nous rendions tous compte que nous avons fait cette transat dans des conditions météo quasi idéales.

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Brasil, nous voilà!

Bien arrivés aujourd’hui Mercredi 18 Décembre à 15h UTC à Salvador de Bahia…sous la pluie.
Il y a eu quelques péripéties qu’on vous racontera un peu plus tard mais tout s’est très bien passé Les deux filles ont été top!

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Retrouvailles à Mindelo

Nous étions à Mindelo depuis déjà une dizaine de jours mais nous attendions ce moment avec impatience!…Elles sont arrivées Lundi soir avec leurs gros sacs à dos à mi chemin de leur projet solidaire de OUF « Horizon Sport » : un tour du monde à la rencontre d’associations qui utilisent la force du sport comme vecteur d’éducation et d’insertion.
Il faut avouer que nous les avons tannées avant leur départ pour que leur route passe par le Cap Vert…et voilà, nous y sommes..Back to Lazy Jack, Estelle et Anais!! Pour l’occasion, les parents d’Anais avaient aussi fait le voyage et sont venus passer une semaine à Mindelo avant le grand départ.
Et tout d’abord un peu de pub bien méritée pour leur projet qui est vraiment trop TOP : allez voir leur blog sur www.horizonsport.wordpress.com où elles décrivent à la fois les associations qu’elles ont visitées, les pays et les gens qu’elles ont rencontrés et livrent leurs analyses. Ne manquez pas leurs vidéos percutantes et émouvantes. Car elles ont déjà fait du chemin, les filles: New York, New Dehli, Sénégal, Burundi, Afrique du Sud et Cap Vert .
Avant le départ pour la transat, nous avons passé une semaine bien remplie avec elles et les parents d’Anais: promenades sur l’île, sortie d’une journée sur Lazy Jack et bien sûr Mindelo By Night…

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Santo Antao

Santo Antao est l’île la plus à l’ouest des îles de l’ archipel du Cap Vert, c’est aussi l’île qui « fait du bien »… d’abord parce que lorsqu’on arrive à Santo Antao, on se sent dés les premiers kilométres envouté par la beauté de la nature qui offre un concentré des plus beaux paysages des autres îles volcaniques de l’Atlantique: reliefs tourmentés, route serpentant sur les crêtes aiguisées, vallées à la végétation luxuriante où les fleurs de canne à sucre ondulent sous le vent au pied des champs de bananiers et d’arbres à pain,..et puis ensuite parce que la population est faite de gens simples et bienveillants vivant dans des villages aux maisons souvent délabrées et d’une extrème pauvreté mais dans lesquels la vie est bien là avec les rires des enfants et les bus de transport en commun qui s’arrêtent au gré des rencontres pour prendre un groupe d’écoliers, un sac à porter une connaissance dans le village voisin, des cartons de provisions à livrer plus loin… Santo Antao, une île sans fard…
Nous y sommes allés deux jours avec le ferry à partir de Mindelo car les mouillages à Santo Antao sont peu abrités et ne permettent de laisser le bateau seul que quelques heures. Cela nous a permis de passer une nuit dans une pension au milieu d’une plantation de canne à sucre et de bananiers.

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Sal, Boa Vista et Sao Nicolau

A Sal, nous ne sommes restés que quelques jours, juste le temps de faire les formalités administratives (une bonne journée), de nous adapter au nouveau rythme cap verdien, de dire au revoir à Pierre et d’embarquer Gaelle et Frédéric. L’île de Sal est assez désertique et nous avons préféré aller rapidement à Boa Vista plus au Sud.
Boa Vista, comme toutes les autres îles, est d’origine volcanique. La baie de Sal Rei où nous avons mouillé est longée de longues plages de sable et de grandes étendues de dunes. A l’intérieur, les paysages sont très arides (nous en avons eu un aperçu lors d’une virée en Aluguer, taxi local ouvert à l’arrière où l’on se serre les uns contre les autres sur des bancs pour se protéger comme on peut du vent) : on y trouve des champs de dunes à perte de vue et des déserts de pierres interrompus d’oasis plantés de palmiers où de petits villages se sont implantés, comme Fundo das Figueiras où nous sommes arrêtés pour déjeuner.

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La population est pauvre mais très accueillante: à Sal Rei, beaucoup abordent les touristes pour les renseigner au début puis pour leur vendre toutes sortes de choses (souvenirs, bijoux, services en tout genre); certains nous demandaient, dés les premières paroles échangées, un embarquement pour le Brésil ou ailleurs. C’est auprès d’un de ces vendeurs ambulants que nous avons demandé le soir une adresse où manger, et il nous a rapidement arrangé l’affaire avec un petit restaurant familial quelques maisons plus loin : super soirée avec Gaelle et Frédéric autour d’un plat de langoustes mémorable .

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Le soir du second jour à Boa Vista, nous levions l’ancre au coucher du soleil, pour Sao Nicolau à 90 miles vers l’ouest. Nous avons navigué toute la nuit et sommes arrivés à Tarrafal sur l’île de Sao Nicolau le lendemain au lever du soleil : joli mouillage au pied de falaises rougeoyantes mais canalisants de fortes rafales de vent.
Matinée passée à récupérer de la nuit. Avec Gaelle nous observons les jeunes cap verdiens pêcher au filet sur leur barque : un pour diriger la barque, trois ou quatre pour sauter à l’eau et repérer au masque le poisson à encercler, deux pour dérouler le plus vite possible le filet, et un pour écoper la barque…un savoir faire bien mis au point, ponctué de cris et d’invectives … mais nous ne pouvons finalement pas déterminer s’ils prennent ou non du poisson. Au déjeuner, quatre jeunes enfants viennent nous aborder à la nage et s’installent sur la plage arrière de Lazy Jack ; ils nous observent un moment puis finissent par nous demander des stylos pour l’école. Nous les retrouvons plus tard sur la plage et leur confions la garde de l’annexe pour la journée.
Sao Nicolau est l’une des trois îles ouest du cap vert qui bénéficient d’un climat plus humide que leurs sœurs de l’est. Les paysages sont plus verts et rappellent à la fois ceux des Canaries et ceux de Madère : canyons rocailleux, pitons rocheux et vallées profondes au creux desquelles se nichent de petits villages. Nous en avons visité un, Ribeira Brava mais il faut avouer que la balade a été un peu gâchée par la dorade coryphène pêchée par Françoise entre Sal et Boa Vista et mangée en carpaccio le midi. Elle a clairement voulu se venger sur nos estomacs et y a pas mal réussi: Françoise et Philippe étaient OUT pendant la visite de Sao Nicolau, Frédéric était HS le lendemain toute la journée de Sao Nicolau à Sao Vicente, seule Gaelle a tenu tête à cette attaque vengeresse…

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Le trajet de 45 miles entre Sao Nicolau et Sao Vicente fut bien venté et nous sommes arrivés avant la nuit dans la baie de Mindelo. Le lendemain nous avons eu la chance de trouver une place dans la marina malgré l’affluence de bateaux due au départ imminent de l’ARC, un grand rallye du Cap Vert aux Antilles rassemblant une cinquantaine de participants. Gaëlle et Frédéric ont a peine eu le temps de découvrir Mindelo et Samedi midi, après un excellent déjeuner d’adieu, ils ont sauté dans leur taxi pour l’aéroport: merci de nous avoir tenu compagnie pendant une trop courte semaine et nous comptons sur toi, Frédéric, pour le routage de la Transat !

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Cap sur le Cap Vert

Nous sommes partis de Santa Cruz de Tenerife vers le Cap Vert, Vendredi 1er Novembre après avoir accueilli Pierre, notre équipier de choc, revenu nous prêter main forte sous ces douces lattitudes. La traversée a duré 5 jours et demi (130 heures exactement) pour parcourir 800 miles et a été un vrai plaisir, je crois, pour chacun de nous trois, même si le bilan final comprend quand même quelques avaries matérielles dont nous nous occuperons à Mindelo à la fin du mois.
Le premier jour a été le plus musclé avec des rafales de 30 nœuds, au trois quart arrière dans une mer bien formée, les estomacs étant de plus un peu pris de court…puis cela s’est calmé, nous avons même dû mettre le moteur faute de vent Samedi après-midi et nous l’avons gardé 20 heures. Ensuite l’allure et la vitesse de croisière se sont mises en place: vent au 150, papillon plus trinquette, 7 nœuds assez réguliers et mer très raisonnable arrière. Lazy Jack était bien calé et semblait apprécier autant que nous. Le rythme à bord a pu s’installer: matinée un peu somnolente pour tous pour récupérer des quarts de nuit, déjeuner, lecture, pêche, jeux de cartes, cuisine. Un seul cargo nous est passé assez près et a nécessité une veille attentive de nos positions respectives; sinon, il n’y a pas beaucoup de trafic entre les Canaries et le Cap Vert…
Les bons moments: – le chuintement du bateau qui glisse, sous voiles, seul sur une mer en forme de galette, une magnifique dorade coryphène de 55 cm pêchée par Pierre avec le poisson clown à deux crocs – des bancs de poissons volants, un troupeau de globicéphales qui nous a un peu snobé mais quasiment pas de dauphins – des repas de ouf !!!!!! et notamment une délicieuse tarte à la tomate le soir du 4eme jour- les retrouvailles avec la Grande Ourse que j’avais perdue dans le ciel pendant plusieurs nuits – l’apparition à l’horizon du profil de Sal dans l’après-midi de Mercredi –une arrivée de nuit bien maitrisée par un équipage un peu tendu et la soirée à bord de Lady Lisa juste après avoir jeté l’ancre pour fêter l’anniversaire de Sandro

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Les moments moins drôles: – la découverte par Philippe pendant son quart de nuit de l’hydrogénérateur flottant à l’arrière du bateau, décroché de son support décollé (heureusement il était indemme et nous l’avons ramené à bord) – la drisse de spi vrillée en haut du mât qui nous a empêché de tester le spi sur un long parcours – la fixation du hâle-bas sous la bôme qui s’est fendue subrepticement.
Le lendemain nous avons découvert la baie de Palmeira et Espargos le petit bourg à quelques kilomètres. Changement radical de culture, l’Europe est bien loin derrière nous et le mot d’ordre ici est: No Stress…

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Samedi soir, Pierre prend son vol retour et passe le relais à Gaëlle et Frédérique qui arrivent la nuit. Merci à toi, Pierre, de nous avoir accompagné durant cette belle traversée; sans toi, elle n’aurait pas été aussi agréable et confortable. A bientôt !

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La Gomera et Tenerife

Les îles ouest des canaries, La Gomera, La Palma, El Hierro et Tenerife, bénéficient d’un climat plus humide. La rencontre de courants d’air chauds et froids à leur sommet sont à l’origine de précipitations en altitude bienfaitrices pour la végétation de l’île et responsables de ce curieux anneau de brume qui entoure chacune d’elles à mi-hauteur. Ce phénomène est particulièrement spectaculaire sur Tenerife car, vue des autres îles, le volcan ‘El Teide’ au centre de l’île (3718m), transperce cet anneau blanc de nuages et pointe vers le ciel son imposant sommet recouvert en hiver d’une calotte de neige.
De Gran Canaria, nous avons mis le cap sur La Gomera par une belle nuit calme puis sommes partis à la découverte de l’île à partir du port de San Sebastian. L’intérieur de Gran Canaria nous avait étonné mais La Gomera offre une variété encore plus grande de paysages : losrque l’on s’éloigne du bord de mer, on monte tout d’abord le long de profonds ravins rocailleux où propèrent palmiers et cactus et d’où l’on a des vues plongeantes sur l’océan; puis la route se borde de pins et de feuillus jusqu’à ce qu’elle pénètre dans des forêts denses et touffus de milles espèces de lauriers et eucalyptus : c’est le parc nacional de Garajonay qui abrite l’une des dernières laurisylves (forêts de lauriers). A cette altitude, certains sous-bois sont recouverts de fougères et les arbres tapissés de mousses et lichens; en redescendant vers la mer on traverse également des vallées plus humides qui étagent sur leur terrasses leurs cultures tropicales et leurs maisons blanches. Bref, on en a eu plein les yeux et cette journée de découverte s’est en plus terminé en beauté dans un Parador, devant le spectacle des lumières lointaines de Tenerife, pour fêter l’anniversaire de la première matelote de Lazy Jack!

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La météo étant très clémente, le trajet La Gomera vers Tenerife a été calme aussi, principalement au moteur ; on devait voir des dauphins et des baleines d’après le guide mais malgré les incantations de Marilyne et Thibaut aucun animal aquatique n’a pointé le bout de son nez et Thibaut s’est rabattu sur une étude approfondie du matériel de pêche du capitaine. De nombreuses configurations ont été testées : plumeau de couleur, appât plongeant, lignes plombées ou pas, mitraillette de petits appâts, poulpe de couleurs et tailles variées mais malheureusement, excepté une sardine fluo qui a été arrachée de la ligne à cause d’une accélération brutale de Lazy Jack, aucune prise ne peut être inscrite au tableau de chasse de cette journée malgré les tentatives multiples de Thibaut. Le lendemain après un mouillage le long des pistes de l’aéroport Sud de Ténérife, nous avons galéré un bon moment pour dégager notre chaîne qui s’était enroulée autour d’un rocher au fond de l’eau : plongée de Philippe pour guider les mouvements du bateau barré de main de maitre par Françoise et libérer Lazy Jack de ce piège perfide.
En arrivant à Santa Cruz de Ténérife, la principale marina au Nord Ouest de l’île, nous aurions bien décrété que Ténérife était la moins belle de toutes ces îles : Santa Cruz étend le long du bord de mer ses immeubles gris sans âme et une ‘promenade autoroute’ complètement insipide. En plus, un temps orageux et nuageux s’était installé peu après notre arrivée, accentuant le gris de l’ambiance générale. Mais nous aurions bien eu tort de rester sur cette première impression. Deux jours plus tard, le temps se découvrant un peu, nous avons décidé d’aller voir ce fameux volcan ‘El Teide’ que nous avions admiré de La Gomera et nous n’avons pas été déçus : par la route d’abord qui traverse de belles vallées verdoyantes puis pénètre dans des forêts de pins et plus haut de mélèzes de montagne puis par le Parc du Teide, vaste domaine volcanique: champs de lave solidifiée, de pics de magma érodés par les vents, de cratères de sable volcanique de toutes les nuances de l’ocre au noir charbonneux ; cela rappelle beaucoup Lanzarote mais la vue est plus grandiose ici car le volcan en impose par ses dimensions (c’est le plus haut sommet d’Espagne) et en haut du téléphérique sur le chemin de crête qui conduit à un cratère secondaire, le Pico Viejo, on a une vue époustouflante sur les autres îles quand le temps s’y prête. Nous avons ainsi pu admirer La Gomera , les autres îles étaient cachées par l’anneau de nuages intermédiare de Tenerife. Thibaut et Marilyne étaient ravis de cette ascension, bien qu’un peu frigorifiés (le short de Thibaut étant un peu léger pour les -4°C du sommet…).

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Dernière soirée à La Laguna, belle cité canarienne avec ses maisons colorées ornées de balcons et persiennes de bois sculptés. Le lendemain hélas, les vacances de Thibaut et de Marilyne sont terminées et le moment douloureux des adieux est arrivé : il restera aussi les douces parties de whist, de Uno et de dames chinoises, arrosées d’infusion à la Camomille (et parfois de Porto blanc), les questionnements récurrents sur les équipages accompagnateurs du rallye, les plats épicés de Marilyne, les martingales de Thibaut et ses lancers d’appâts multicolores à défaut de prise de mer… A bientôt à Salvador!

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Fuerteventura et Gran Canaria

Le Dimanche qui suivait le départ de Cuc et Marc, nous avons accueilli à bord Thibaut et Marilyne. Avant de repartir, les équipages des 9 bateaux de la flotte du rallye étaient pour la première fois réunis autour d’un dîner sur le port: soirée bien animée et rythmée par les rires plus ou moins sonores des uns et des autres… Le lendemain, nous avons mis le cap sur Fuerteventura, au Sud de Lanzarote que nous avons longée par l’Est. Trois bateaux avaient décidé de prendre cette option : Bijou, Pégase Rider et LazyJack.
Fuerteventura est l’île la plus désertique des Canaries, réputée surtout pour ses belles plages de sables de la côte Est. Cette première étape a permis à Thibaut et Marilyne de s’amariner même si la mer arrière un peu formée au début ne leur a pas facilité la tâche. Trois mouillages le long de cette côte: Gran Tarajan, un peu trop rouleur; Moro Jable, beaucoup plus sympathique avec sa belle plage de sable blond et sa promenade certes très touristique mais bien agréable pour un soir («  mais pourquoi la mer n’est-elle pas toujours aussi calme ???…. » pensée profonde de Thibaut au clair de lune) ; enfin Puerto de la Luz sur la péninsule de la Jandia, avancée rocheuse et désertique à l’extrémité Sud Est de l’île : ici pas de complexe touristique mais un village de pêcheurs paisible au milieu de pistes de sables qui conduisent au phare de la pointe.

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Nous avons décidé de faire de nuit les 75 miles séparant Fuerteventura de Gran Canaria. C’était une belle nuit claire et le pont de Lazy Jack était tout éclairé par la lueur blanche de la pleine lune. Les premiers quarts ont été un peu musclés et nous avons navigué avec un ris et la trinquette en surfant sur les vagues arrière jusqu’au Sud de Gran Canaria. L’arrivée au petit matin à Puerto do Mogan fut particulièrement paisible, Lazy Jack maintenant une moyenne d’environ 2 nœuds pour arriver avec le lever du soleil. Gran Canaria est l’île la plus touristique des Canaries et une bonne partie de sa côte Sud est envahie de complexes immobiliers, excroissances en forme d’énormes paquebots qui défigurent le paysage et parfois s’avancent étrangement vers la mer. Puerto do Mogan où nous avons atterri sur la côte Sud Ouest a un peu échappé à cette folie immobilière et bien que très touristique aussi, ce petit port de pêche s’est transformé en une jolie station balnéaire aux maisons blanches de style colonial bordées de couleurs vives et toutes fleuries de bougainvilliers multicolores.
Mais Gran Canaria ne se résume pas aux stations touristiques surpeuplées de ses côtes. L’intérieur de l’île est surprenant par la variété de ses paysages. L’île est en fait un énorme cône d’origine volcanique, du centre duquel rayonnent des vallées qui descendent vers la mer. En grimpant en voiture jusqu’à Artenara, le plus haut village de Gran Canaria à 1770m d’altitude, nous avons rencontré de hauts plateaux rocheux quasi désertiques tailladés de gorges profondes puis, à partir d’une certaine altitude, des forêts de sapins, des villages plantés de palmeraies touffues, des routes bordées d’eucalyptus, de belles pinèdes et bien sûr de nombreuses espèces de cactus aux formes très variées, allant du churros en forme de candélabre au mini chou fleur en passant par les larges oreilles épineuses des figuiers de barbarie.

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Lanzarote aux Canaries

Nous sommes partis de Madère Samedi 5 octobre pour les Canaries avec une certaine impatience car nous étions vraiment redevenus des terriens durant notre séjour dans cette belle île… Cuc et Marc nous avaient rejoints avant le départ et la météo annoncée était belle.
La traversée a duré 42 heures pour 280 milles entièrement à la voile avec un bon vent de 13 à 17 nœuds petit largue, et une mer croisée responsable d’un certain inconfort le premier jour et d’une mauvaise nuit pour quelques uns. Mais le capitaine et l’équipage avaient le moral, surtout après une bonne sieste réparatrice le deuxième jour. Les dauphins nous ont à nouveau accompagnés Dimanche après-midi, et au coucher du soleil, le moulinet de la canne à pêche s’est mis à chanter: branle bas de combat à bord, tous jaillissent dans le cockpit et encouragent les efforts du capitaine qui ramène fièrement dans le cockpit une jolie bonite dont la tête sera tranchée sans pitié par Cuc à la lueur des derniers rayons du soleil…Belle prise que nous avons dégustée en sushi à notre arrivée à Lanzarote, après l’avoir fait mariner dans un peu de citron et d’huile d’olive : un vrai délice !

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Après les paysages verdoyants et fleuris de Madeira, nous avons eu l’impression en découvrant peu à peu l’intérieur de Lanzarote, d’avoir mis le pied sur une planète lointaine au terme d’un long voyage dans l’espace… Lanzarote est une île quasi désertique, aux paysages lunaires, et dont le quart est occupée par un champ de cratères et de volcans, déclaré parc naturel et protégé de toute construction humaine, ‘le Parque Nacional de Timanfaya’, la montagne de feu…Seuls des cars sont autorisés à pénétrer dans cet endroit et empruntent une route qui serpente entre des champs de laves et de cratères. Les couleurs sont saisissantes : versants rougeoyants, dégradés d’ocre et de jaune, grandes étendues d’un gris métallique couvertes d’étranges mottes de lave solidifiée, et creusées par des canyons acérés.

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En dehors du parc, les paysages restent très arides, recouverts de lichens, de quelques plantes grasses (l’aloés est la spécialité de Lanzarote qui l’exploite sous forme de crème ou huile pour le corps) et plus ou moins vallonnés ou montagneux. Au détour de la route, on découvre des villages tout blancs qui se détachent sur la terre noire du paysage avec leurs maisons cubiques d’inspiration berbère et leurs palmiers un peu maigrichons. Le littoral est occupé par de petites stations touristiques, des ports de pêche ou des falaises vertigineuses qui plongent dans l’océan.
Cuc et Marc ont tout juste eu le temps de découvrir au pas de charge tout cela car leur avion repartait Mercredi matin.

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